
Équipe
- Levon AGHIKYAN – Institut d’Archéologie et d’Ethnographie, Erevan, Arménie (responsable)
- Bérengère PERELLO – CNRS, Archéorient UMR 5133, Lyon (responsable)
- Karen AZATYAN – Institut d’Archéologie et d’Ethnographie, Erevan, Arménie (lithique)
- Ruben BADALYAN – Institut d’Archéologie et d’Ethnographie, Erevan, Arménie (céramique)
- Olivier BARGE – CNRS, Archéorient UMR 5133, Lyon (SIG, géomatique) (2018)
- Veronica CICOLANI – Service archéologique Yvelines-Hauts-de-Seine, Montigny-le-Bretonneux, France (2019)
- Stefania FIORI – Université Ca’ Foscari, Venise, Italie (étudiante) (2019)
- Arshaluys MKRTCHYAN – Institut des Sciences Géologiques, Erevan, Arménie (Drone, Photogrammétrie)
- Emmanuelle REGAGNON – CNRS, Archéorient UMR 5133, Lyon (SIG, géomatique)
- Sol SANCHEZ-DEHESA GALAN – Préhistoire et Technologie UMR7055, Nanterre (prospection) (2018)
- Mariam SARIBEKYAN – Institut d’Archéologie et d’Ethnographie, Erevan, Arménie (étudiante)
- José-Miguel TEJERO – Equipe Ethnologie préhistorique, ArScAn UMR 7041, Nanterre (prospection) (2018)
- Benjamin VAN DEN BOSSCHE – Service archéologique Yvelines-Hauts-de-Seine, Montigny-le-Bretonneux, France
Le projet
Le projet s’adosse sur une étroite collaboration entre :
- les partenaires français aux premiers desquels :
- l’EPI 78-92 (Yvelines·Hauts-de-Seine) ;
- le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE),
- le CNRS (le laboratoire Archéorient (UMR 5133, Lyon), la Maison de l’Archéologie et l’Ethnologie (MAE), Nanterre) ;

- et les partenaires arméniens :
-
- l’Institut d’Archéologie et d’Ethnographie d’Erevan et
- l’Institut des Sciences Géologiques d’Erevan, les deux instituts faisant parties de l’Académie Nationale des Sciences d’Arménie.

Une équipe franco-arménienne pluridisciplinaire (archéologie, anthropologie, géomatique, géologie) a menée pendant l’été 2018 les premiers actions du projet, consistant en une prospection archéologique de la région. Au printemps 2019 s’est déroulé la deuxième campagne qui comprenait la poursuite de la prospection et deux fouilles exploratoires sur les sites d’Achadjur et d’Haghartsin.

La région du Tavush
La région du Tavush se situe au nord-est de l’Arménie. Elle est bordée sur une petite partie au nord-ouest par la Géorgie, puis au nord-est et à l’est par l’Azerbaïdjan. Elle occupe une surface d’environ 3000 km2.
Le paysage typique du Tavush, qui présente une hauteur moyenne de 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, est caractérisé par des montagnes fortement boisées entrecoupées de gorges. L’Aghstev, affluent de la Kura, est le principal cours d’eau de la région.
La région est caractérisé par des reliefs très marqués et forte couverture végétale, qui ont eu pour conséquence de limiter l’installation de grands sites archéologiques au profit de sites de dimensions plus modestes (plus difficile à repérer lors des prospections !).
Les objectifs du projet
Le projet vise :
- à approfondir la connaissance du patrimoine archéologique du Tavush et plus largement du paysage archéologique du sud du Caucase aux périodes pré- et protohistoriques ;
- à contribuer au débat sur l’occupation des environnements montagnards ;
- et à enquêter sur les dynamiques de peuplement et la culture matérielle pré- et protohistorique de cette région.
En documentant et en évaluant l’état des sites et leurs caractéristiques, le projet apportera aussi une contribution essentielle à la gestion et à la conservation du patrimoine arménien actuel.
Les résultats de la campagne de prospection 2018
Nous avons mis en place une méthodologie de prospection adaptée aux contraintes de la région. Le projet a utilisé une méthode de prospection hybride, combinant une prospection extensive systématique dans l’ensemble de la région grâce à un véhicule tout terrain et une étude intensive à pied dans des zones sélectionnées notamment grâce à la télédétection (repérage en amont depuis la France sur les images google earth©).
Chaque site potentiel a été identifié par un point GPS et plusieurs photos ainsi qu’un échantillonnage sélectif des éléments matériels en surface. Sur les sites à fort potentiel, un relevé photogrammétrique à l’aide d’un drone DJI Phantom 3 a été effectué. Les données acquises sur le terrain, ainsi que les éléments résultants de la mission d’étude (datations, appartenance culturelle) ont été intégrées dans le SIG, ce qui a permis de modéliser les dynamiques d’occupation du Tavush au cours de l’Holocène.

L’équipe a prospecté au cours de la campagne une aire de 838 hectares, prioritairement dans le cours supérieur de l’Aghstev et de ses affluents (le Getik et le Samajur), entre la frontière avec l’Azerbaïdjan au nord et la limite méridionale de la région du Tavush au sud.
La campagne 2018
Lors de la prospection 2018, 123 observations ont été répertoriées, incluant 55 zones d’épandages d’artefacts, 35 aménagements (murs, puits, etc.), et 33 structures funéraires (cistes, dalles, etc.). Cette campagne a permis de découvrir 17 sites inédits qui n’avaient jamais été référencés par les Monuments Historiques et Culturels de le République d’Arménie. Ces sites portent sur une fourchette chronologique allant du Néolithique au Moyen-Âge.
Au-delà de la découverte de nouveaux sites, nous avons également affiné les données chronologiques et géographiques pour un certain nombre de sites déjà référencés sur la liste des Monuments Historiques d’Arménie.
La campagne 2022
Elle s’est tenue entre le 29 août et le 18 septembre. La mission comportait deux volets : la fouille du site Bronze Ancien d’Haghartsin d’une part, et la poursuite de la prospection pédestre, d’autre part.
La fouille d’Haghartsin : Il s’agissait de la troisième saison de fouille sur le site (2019, 2021). Si l’intérêt du site (occupation KA II inédite dans cette région) ne faisait aucun doute, cette mission avait pour objectif de vérifier l’état de conservation des vestiges architecturaux. En effet, les campagnes de 2019 et 2021 avaient mis en évidence la destruction des restes d’habitat par des travaux agricoles intensifs durant la période soviétique.
Ces trois campagnes nous ont permis de collecter les éléments nécessaires à la caractérisation du faciès culturels d’Haghartin, établissement Kura-Araxe 2, sub-complexe Ayrum-Teghut. Cette troisième année de fouille a malheureusement confirmé. nos craintes, à savoir, que l’établissement a été gravement endommagé, de telle sorte que l’on ne parvient pas à retrouver des vestiges d’habitats.

La propsection: Il s’agissait de la troisième saison de prospections dans le Tavush dont l’objectif est de dresser la carte archéologique de ce marz, encore largement méconnu.
Au total, la campagne de prospection 2022 a permis de découvrir et répertorier 62 observations dont 37 correspondent à 13 sites avérés (un site pouvant contenir plusieurs observations), c’est-àdire des ensembles pour lesquels nous disposons souvent à la fois de mobilier et d’aménagements structurés, visibles en surface. Parmi les sites avérés, 11 étaient inédits.
Références
PERELLO B. 2020. Premiers résultats du “Tavush Archaeological Project”, ArchéOrient – Le Blog, 10 avril 2020, [En ligne] https://archeorient.hypotheses.org/14861
Bérengère Perello, Levon Aghikyan, Ruben S. Badalyan, Karen Azatyan, Van den Bossche Benjamin, In: Pavel Avetisyan, Arsen Bobokhyan (eds), Preliminary Results of the 2018 – 2019 Tavush Archaeological ProjectArchaeology of Armenia In Regional Context: Proceedings of the International Conference dedicated to the 60th Anniversary of the Institute of Archaeology and Ethnography held on July 9-11, 2019 in Yerevan, pp.154-168, 2021.
Bérengère Perello, Regards croisés sur deux sites Kura-Araxe arméniens, Archéorient le blog, 25 fevrier 2022, https://archeorient.hypotheses.org/17440
















Equipes 2022 (M.A.C)